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Monsieur Aymen Chtiba est le premier substitut du procureur au tribunal de première instance de Tunis et président du syndicat des magistrats tunisiens.

Vous êtes nouvellement élu à la tête du Syndicat des Magistrats Tunisiens, quels sentiments vous anime ?

Cela m’a fait énormément plaisir d’avoir la confiance de mes collègues à travers ce grand nombre de votes pour la présidence du syndicat. J’étais vice-président de l’ancien bureau et maintenant je suis président du nouveau bureau c’est une lourde responsabilité de porter la confiance de mes collègues parce qu’ils connaissent mon parcours notamment dans l’ancien bureau, j’ai mis des pieds et des mains afin d’arracher quelques avantages pour mes collègues.

Le syndicat des magistrats tunisiens est très présent dans la lutte pour les droits de l’homme et particulièrement pour les intérêts de votre corps de métier. Peut-on s’attendre à un engagement pareil de votre part ?

J’ai adhéré au syndicat depuis 2011. Le parcours du syndicat est une partie de moi. J’ai eu l’occasion d’être membre du bureau exécutif et c’était une opportunité pour moi de défendre les intérêts des magistrats, leurs droits l’indépendance de la justice et défendre aussi les droits du citoyen. En tant que président du syndicat et du bureau administratif je dois continuer cette lutte et défendre de plus en plus ce syndicat et ses droits.

Quelle lecture faites-vous du respect du droit et des lois en Tunisie ?

La Tunisie est un état de droit. La situation actuelle, est telle que depuis le 25 juillet, le président de la république a pris l’initiative de suspendre le parlement et de dissoudre le conseil supérieur de la magistrature (CSM). Le 06 mars 2022 était le jour des élections du syndicat. Les nouveaux membres du conseil supérieur provisoire de la magistrature ont prêté serment le 07 mars. J’ai donc trouvé le conseil supérieur provisoire de la magistrature fonctionnel et la première réunion avec les membres a eu lieu le 08 mars. Je ne peux pas prendre position concernant la question du pourquoi il la dissout. Pourquoi il la fait est acte purement politique. Je pense que les membres de l’ex bureau ont déjà pris position. Il a commencé à travailler sur les dossiers donc je dois travailler avec eux et ne pas laisser un vide. Parce que les intérêts des magistrats, sont en jeux. Donc pour bien défendre leurs droits, je dois travailler main dans la main avec le conseil provisoire afin de pouvoir contrôler ses actes et le traitement dossiers…

Un message pour la jeunesse ?

Mon message, c’est d’avoir confiance en soi. Si tu te dis que je veux aider, réaliser des choses qui peuvent impacter la communauté ou le pays il faut être optimiste. Même si le cadre réel n’est pas motivant on doit être optimiste et se dire qu’on doit le faire avec tous les moyens légitimes et avoir une parole honnête.Notre métier est entouré de beaucoup de contraintes surtout quand tu travailles au sein du ministère public les contraintes sont nombreuses parce que tu es garant des libertés des autres. Ce qui me pousse à être optimiste c’est que je me dis que tant que tu es sur la bonne voie, tant que tu n’as fait du mal à personne, tant que tu es loin de la corruption, tu n’as rien à perdre. J’ai un programme dans ma tête je le réalise et contribue à la bonne marche des choses. Enfin, j’accomplis ma mission convenablement et je passe le flambeau.

Votre mot de la fin ? 

Je remercie mes collègues de l’ex bureau et j’ai confiance aux membres du bureau actuel parce qu’ils sont dévoués pour le travail.

Propos receuillis par Ismaila Badji

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